L'île de Sein ...

Un endroit, hors du temps, hors du monde ...

A chacune de mes visites sur une des iles du Ponant, je suis à chaque fois séduite, aucune ne m'a jamais déçue. Mais celle là ... Que dire, après tout comme disent les Sénans, c'est juste un morceau de caillou perdu au milieu de l'océan ... et pourtant ...

L'ancre du bâteau est levée et une traversée des plus idyllique et sinueuse nous attend pendant plus d'une heure. Un paysage magnifique le long de la côte jusqu'à la pointe du Raz, le passage devant la tourelle de la plate et le phare de la Vieille (classé par les gardiens, dans la catégorie "Enfer" pour sa condition isolée en pleine zone de mer agitée)  nous présage que les vagues ne seront désormais plus si clémentes et ce jusquà l'arrivée à bon port...

Les côtes de l'île approchent à l'horizon, et c'est exactement comme je l'imaginais, pas de falaise, le rivage à peine plus haut que le niveau de la mer. Nous amarrons Quai Sud, et l'ambiance que je préssentais est belle et bien là, comme si toute la population était là, pour accueillir l'arrivée du jour, leur lien avec le continent. Nous reconnaissons les habitués, poussant leur brouette chargée de bagages.

Ici, point de voiture ! Je revois mon sourire en lisant sur une affichette à l'embarcadère "les vélos, les trottinettes et rollers sont interdits dans le bourg en juillet et août"  ... Dans ces conditions, aucun doute j'y serais bien !

Nous sommes spontanémement aidés dans notre répérage du lieu par un îlien qui nous emménera avec lui, jusqu'à notre hôtel dans un dédale de ruelles et de venelles, juste assez larges pour y rouler un tonneau et juste assez étroites pour protéger les habitations du vent ...

Cet accueil si chaleureux ne fera que se confirmer durant tout notre séjour, je crois sincérement que je n'avais jamais ressenti cela à un tel point ! On sent rapidement que cette centaine d'habitants à l'année connait le vrai sens du mot solidarité et le pratique ! Ils ont le goût des choses simples et veulent tout simplement que nous soyons bien sur leur île.

La valise à peine posée, je sais déjà que je ne voudrais pas repartir de ce bout du monde ...